On a beau dire ce qu’on veut, la période des règles est rarement un moment agréable à passer. Même si certaines d’entre nous ont la chance de ne connaître aucune douleur liée aux menstruations et de les voir durer à peine 2-3 jours, pour d’autres, cela reste une période du mois appréhendée et pas toujours facile à vivre.
Pour ma part et bien qu’aujourd’hui, mes crampes restent très supportables (comparées à celles qui me faisaient littéralement tomber dans les pommes quand j’étais adolescente) j’ai remarqué que j’avais conservé cette habitude de redouter l’arrivée des règles chaque mois, me focalisant que sur le côté négatif: je serai exténuée, à bout de nerfs, mon envie d’avoir un semblant de vie sociale sera proche du néant et je n’aurai simplement aucune énergie pendant plusieurs jours. Arrêter la pilule après l’avoir prise pendant plusieurs années (vous pouvez en découvrir plus sur mon expérience avec la pilule ainsi que mon sevrage progressif en cliquant ici et ici) a été libérateur et m’a personnellement permis de me réapproprier mon corps en retrouvant mon cycle naturel.
Moi qui n’avais jamais eu ni le temps, ni l’occasion de comprendre comment je « fonctionnais » car on m’avait prescrit la pilule à l’âge de 16 ans, j’ai dû tout apprendre de A à Z. J’ai dû faire preuve de patience et être plus à l’écoute de moi-même; qu’il s’agisse de mes envies, mes besoins, mes humeurs. J’ai fini par découvrir comment rendre ces quelques jours – que j’attendais telle une punition auparavant – moins pénibles et aujourd’hui j’ai eu envie de partager mes petits « conseils » avec vous parce qu’il s’agit d’un sujet qui ne devrait plus être tabou. Bien sûr, je partage ma propre expérience et ce qui marche pour moi, ne va pas forcément marcher pour vous. Chacune d’entre nous est différente et vit ses règles à sa façon – l’important, selon moi, est d’apprendre à s’écouter, trouver ce qui nous convient (et ça implique de parler de ce qui ne va pas). P.S. J’en profite pour préciser que je ne diabolise pas la pilule car je suis bien consciente que pour certaines d’entre nous, l’arrêter peut être très compliqué, voire même impossible. Si cette méthode de contraception vous convient, tant mieux!
MES LECTURES ET APPLICATION

J’étais très mal informée sur les différentes périodes de ce fameux cycle, sur ce qu’elles signifiaient, sur ce qu’il se passait dans mon corps. Il y avait dans ma tête quelques vagues souvenirs des cours de SVT (à mille lieux d’être complets sur le sujet), plein d’idées reçues, mais surtout, une multitude de questions.
Heureusement aujourd’hui, beaucoup d’informations utiles peuvent être trouvées sur Internet; il ne faut toutefois pas oublier qu’il est impératif de garder un esprit critique et toujours se référer aux sources fiables et sérieuses. Pour ma part, j’avais envie de creuser un peu plus le sujet alors j’ai fini par acheter le livre Cycle féminin et contraceptions naturelle de Audrey Guillemaud, illustré par Alice Wietzel et paru aux éditions Hachette. En toute objectivité, ce livre manque parfois de rationalité à mon goût; ça parle beaucoup d’énergies, de liens avec la nature (lune, saisons etc) et il y a un côté presque spirituel dans certains chapitres que j’ai moins aimé. Néanmoins il y a aussi une grande partie du livre qui est plus technique, avec des explications claires, des graphiques et des illustrations détaillées, et à titre personnel, je l’ai trouvé très informatif! Il vous sera d’autant plus intéressant si vous êtes curieux-ses d’en savoir plus sur les méthodes de gestion de la fertilité naturelles, notamment la symptothermie.
Car outre mon envie de mieux comprendre mon cycle, je voulais m’informer sur le sujet, et j’étais contente de trouver la plupart de réponses à mes questions dans ce livre. Je vous le conseille donc si ces questions vous intéressent, ou si vous souhaitez simplement mieux comprendre comment les hormones (œstrogène/progestérone) influent sur votre corps, votre humeur et votre énergie pendant les différentes phases du cycle.
Il existe aujourd’hui des applications mobiles très complètes qui permettent de suivre notre cycle, noter les symptômes du SPM, déterminer notre période ovulatoire… Notamment Clue, sans doute la plus connue en France, mais aussi Flo (apparemment plus complète, mais payantepour avoir accès à tous les outils et articles). De mon côté j’utilise Ovia, qui en plus des options « basiques » propose chaque jour des petits tips et infos, selon où on en est dans notre cycle, ce qui se passe dans notre corps si on essaie de concevoir, etc. La partie où on peut renseigner les symptômes est très complète, on peut également y noter notre température basale (pratique pour la symptothermie), notre cycle de sommeil, notre activité physique, les médicaments qu’on prend… Petit point négatif: l’application n’existe qu’en anglais.
MES PROTECTIONS PÉRIODIQUES
J’ai toujours utilisé des serviettes et même si j’ai à plusieurs reprises essayé les tampons, mon corps ne les supportait pas, peu importe la marque, la taille, la présence d’un applicateur ou non. Lorsque la vérité au sujet de leur composition a commencé à éclater au grand jour, je me suis d’abord tournée vers des marques bio et plus naturelles, mais c’était un vrai budget.
J’ai par la suite envisagé la cup menstruelle. Tout le monde en parlait, vantait ses mérites, mais le peu de femmes qui témoignaient de leur inconfort se voyaient critiquées; elles n’avaient juste pas trouvé « la bonne » cup, elles n’étaient pas assez à l’aise avec leur corps, elles ne devaient pas lâcher l’affaire si facilement… Cette culpabilisation (« Si ça ne te convient pas, c’est un peu de ta faute quand même, parce que ça convient à la majorité! ») me gênait et me dissuadait fortement de tenter l’expérience, d’autant plus que mon corps n’était déjà pas fan des tampons, alors une cup qu’il fallait réussir à mettre en place puis vider régulièrement, sans en mettre partout? Je n’étais pas très emballée à cette idée.
J’avais commencé à chercher du côté des serviettes lavables, lorsqu’un nouveau type de protection est apparu sur le marché: les culottes de règles. Une fois de plus, on en parlait comme d’une révolution, la protection qui allait tout changer, mais je suis restée très sceptique au début. C’était quand même un investissement — et si ça ne marchait pas? J’avais peur des fuites, des sensations, d’avoir l’impression de porter une couche. Et puis un jour j’ai fini par me lancer, j’ai ajouté une culotte Fempo à ma wishlist de Noël et depuis… je revis!
J’ai deux culottes POWER ++ (je trouve que deux culottes c’est le minimum pour pouvoir les laver et les changer pendant mes règles). Elles absorbent très bien, je n’ai eu aucun problème de fuite (j’ai pourtant des règles très abondantes), elles sont confortables, bref, j’en suis très satisfaite. J’ai cru comprendre depuis que la marque Fempo n’est pas la meilleure en matière de confort et de tailles; il est vrai que l’élastique peut sembler un peu rigide lorsqu’on l’enfile, surtout quand comme moi, on a le ventre un peu gonflé le tout premier jour des règles. Néanmoins je je me sens quand même très à l’aise dedans. N’hésitez pas à prendre une taille au-dessus si vous hésitez entre deux tailles!
En tout cas, moi qui avais peur d’être déçue, je dois avouer que c’est effectivement une petite révolution pour moi, et je ne m’imagine pas m’en passer aujourd’hui. Il existe à ce jour beaucoup de marques françaises qui ont l’air chouettes, comme So’Cup, Pourprées, Blooming, Réjeanne… Certaines culottes sont très basiques, d’autres plus jolies avec de la dentelle, il y en a pour tous les goûts et tous les flux, alors vous devriez trouver votre bonheur facilement! Je conseille ce type de protection à toutes celles qui ne veulent/peuvent pas tenter la cup, mais souhaitent opter pour une solution plus écologique et éthique, qui ne nuit pas à notre corps!
MES SOINS

Prendre le temps de se chouchouter en période de règles n’est pas toujours évident, mais j’ai remarqué que ça a un effet indéniable sur mon moral, qui est souvent au plus bas pendant ces quelques jours. Faire un gommage ou un masque, appliquer un beurre corporel délicieusement parfumé après la douche; ces petits gestes me permettent de me ressourcer, me sentir plus apaisée et en harmonie avec mon corps.
J’ai récemment découvert l’huile essentielle d’estragon – aussi connue sous le nom de « herbe dragon » – riche en méthylchavicol, un composé organique reconnu pour ses propriétés antispasmodiques. Puissant anti-inflammatoire, l’estragon agit sur le système nerveux et régule les spasmes de l’utérus. Une à deux fois par jour, je dilue 2 gouttes dans une cuillère à café d’huile végétale (pour ma part j’utilise l’huile d’abricot, mais vous pouvez opter pour l’huile d’amande douce, d’argan, etc). J’applique ensuite le mélange sur le bas-ventre et je fais des petits massages circulaires pour bien faire pénétrer l’huile. Vous pouvez également masser la zone des lombaires si la douleur a tendance à se propager dans le bas du dos (c’est souvent mon cas!). Les huiles essentielles sont toutefois à utiliser avec prudence, toujours diluées et en prenant en compte les potentielles allergies.
Ayant une peau sensible et souvent sujette à des rougeurs, réactions allergiques et petites “imperfections” j’ai décidé il y a quelques mois de lui consacrer un peu plus d’attention et surtout, de prendre en compte les différentes phases de mon cycle. Notre peau n’a pas les mêmes besoins au cours du mois, et la marque Typology propose un coffret de quatre sérums, pour les quatre semaines au fil desquelles ces besoins évoluent.
Semaine 1 – Sérum hydratant et apaisant
Semaine 2 – Sérum éclat et souplesse
Semaine 3 – Sérum hydratant et astringent
Semaine 4 – Sérum matifiant et anti-imperfection
Je vous avoue que je n’applique pas les sérums tous les matins. Non seulement j’oublie, mais je ne voudrais pas les terminer trop vite car je les trouve vraiment bénéfiques pour ma peau. J’alterne avec d’autres sérums (notamment celui à la vitamine C de Génération Skincare, et le Niacinamide 10% + Zinc 1% de The Ordinary), et il y a des jours où je me contente juste d’une crème hydratante et d’un soin contour des yeux.
Quelques jours avant le début des règles, j’applique parfois un masque de la marque RAEL, enrichi en arbre à thé, parfait pour éliminer les impuretés et absorber l’excès de sébum. Il existe d’ailleurs toute une gamme spéciale arbre à thé chez The Body Shop. Moi qui étais habituée à voir apparaître au moins un bouton bien douloureux sur le menton à l’approche des règles, je dois dire que depuis j’ai intégré ces soins dans ma skincare routine il y a quelques mois, je n’en ai plus eu un seul!
MES PETITS BONUS CONFORT

On a donc parlé informations, protections et soins, mais n’oublions pas le confort. Pour ma part – et je pense ne pas être la seule – c’est un point très important pendant les règles. Pyjama (celui qui ne ressemble plus à rien tellement il est vieux, mais est tellement confortable qu’il est impossible de s’en séparer) plaid en pilou pour les jours plus froids, livre ou série préférée, petites guirlandes allumées pour une ambiance plus cosy et chaleureuse… Se créer un cocon dans lequel on se sent bien et détendue est important.
Je m’en suis pendant longtemps voulue de ne pas être assez productive durant ces quelques jours et beaucoup culpabilisé de n’avoir envie de rien… Mais se forcer et faire quelque chose contre notre gré n’est jamais bon, encore moins lorsque notre corps est vulnérable et a réellement besoin de repos. Contrairement à ce qu’on nous montre dans les pubs, rares sont les femmes qui vont jouer au tennis ou faire leur jogging comme si de rien n’était pendant leurs menstruations. La plupart du temps, outre l’inconfort voire les douleurs liées aux contractions de l’utérus, ces quelques jours s’accompagnent d’une baisse d’énergie qui est tout à fait normale. La meilleure chose à faire est de l’accepter et de laisser couler (no pun intended).
Voici donc une liste de petites choses qui peuvent être utiles:
pour être à l’aise…
A défaut d’un pyjama et/ou si vous voulez avoir l’impression d’être « habillée » sans vous infliger la torture d’un jean: une paire de leggings sans couture pour plus de confort. Personnellement j’ai le ventre bien ballonné le premier jour (voire les deux premiers jours) alors ça m’aide beaucoup de porter des fringues qui ne me serrent pas et ne m’appuient pas sur le bas-ventre. J’ai eu de très bons retours sur les leggings de la marque Calzedonia, sinon il y a toujours l’option H&M ou ASOS (avec des prix plus abordables) même si pour le côté éthique et eco-responsable, on repassera… N’hésitez pas à fouiller sur Vinted, on trouve souvent des pépites en super état et à petits prix!
Une bouillotte. Un indispensable pour moi, même si ayant un flux abondant, j’évite de chauffer trop longtemps la zone une fois que j’ai mes règles, car ça peut fluidifier le sang et par conséquent, provoquer des saignements encore plus importants… C’est toutefois une excellente solution pour soulager les crampes au tout début ou pendant la période prémenstruelle. J’ai depuis peu craqué sur la petite bouillotte sèche en graines de lin de la boutique Bonjour Tangerine. En plus d’être pratique (elle peut être utilisée chaude ou froide) la housse est sérigraphiée artisanalement avec des encres à l’eau et certifiées Oeko TEx 100, peut s’ôter facilement pour être lavée…
Il existe aujourd’hui des mélanges de plantes conçues spécialement pour soulager les douleurs des règles, comme la tisane Femina, mais pour ma part je ne jure que par les feuilles de framboisier dont les vertus sont nombreuses (elles tonifient l’utérus, aident à retrouver un équilibre hormonal, régulent le cycle menstruel) ainsi que la camomille qui aide également à soulager les crampes. En raison des fluctuations hormonales pendant les règles, il est fréquent d’avoir des problèmes de rétention d’eau, alors il est primordial de boire beaucoup afin d’aider l’organisme à éliminer les toxines et évacuer les excès d’eau.
Le chocolat. Oui, oui, vous avez bien lu! Il y a celleux qui vous diront qu’il ne faut pas céder à nos fringales pendant les règles ou le SPM, mais s’il y a bien une chose que j’ai appris dans ma vie, c’est que se priver d’un aliment qui nous fait envie est mille fois pire. Non seulement ça peut créer un rapport toxique avec la nourriture en général (et entraîner des TCA) mais le chocolat est riche en magnésium, réputé pour avoir des vertus anti-inflammatoires et libère de la sérotonine (l’hormone du bonheur). Alors si vous faites partie des personnes sur qui le chocolat a un effet positif pendant les règles, même si c’est « juste psychologique » il n’y a aucune raison d’y renoncer. Optez simplement pour du chocolat noir, ou au lait végétal, car plus facile à digérer (et n’entraînant aucune souffrance animale).
Voilà pour mes petits conseils, en espérant que l’article vous plaise; j’ai essayé de le rendre aussi complet que possible et malgré le temps passé dessus, j’ai pris beaucoup de plaisir à le rédiger! J’estime qu’en 2020, les règles ne devraient plus être considérées comme quelque chose de super intime et tabou, qu’on devrait pouvoir en parler librement et surtout, cesser de croire une bonne fois pour toutes qu’il est normal de souffrir (et de ne surtout pas en parler autour de nous!)

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